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Mathias Lavin

1 L. Séguin, “Aux Distraitement désespérés que nous sommes”, Toulouse, Ombres, 1991, p. 127.

2 Il s’agit des prises du cinquième tournage du film, les quatre autres tournages ayant donné lieu à des versions intégralement montées. L’information est fournie par D. Païni, « Straub, Hölderlin, Cézanne », dans A.-M. Faux (dir.), Jean-Marie Straub / Danièle Huillet, conversations en archipel, Milan-Paris, Mazzotta-Cinémathèque française, 1999, p. 97.

3 Le discours prêté à Cézanne subit le même traitement que les textes retenus dans la plupart des autres films des Straub (un même travail sur le « dynamitage » du rythme, de la diction), alors même que le texte de Gasquet est une recréation, soupçonnée de certaines libertés par rapport à la parole du peintre qu’il prétend retranscrire. Freddy Buache la décrit de façon judicieuse en parlant d’une « étrange scansion qui rompt les phrases et confère une matérialité grave à l’ironie du texte de Cézanne. » (dans L. Séguin, “Aux Distraitement désespérés que nous sommes”, nouvelle édition augmentée, Paris, Cahiers du cinéma, coll. « Petite Bibliothèque des Cahiers du cinéma », 2007, p. 295).

4 F. Haskell, Le Musée éphémère, Paris, Gallimard, 2002.

5 Conversations avec Cézanne, éd. critique de P.-M. Doran, Paris, Macula, 2005 [1re édition 1978], p. 28.

6 Cet aspect est bien résumé par Hervé Gauville lorsqu’il écrit à propos de Cézanne : « Le retour à la nature revendiqué par Cézanne, après visite au Louvre (qui donnera son titre à l’autre film cézannien de Huillet et Straub), son entêtement à retourner sur le motif explique comment la sensation optique en vient à se substituer à ce qui l’a provoquée. Autrement dit, impossible à présent de voir la Sainte-Victoire autrement que par l’œil de Cézanne. » (Cf. H. Gauville, « Cézanne », Trafic n°68, hiver 2008, p. 94)

7 Ainsi dans ces propos retenus dans Une visite au Louvre : « Et ce que j’aime, vous savez, dans tous ces tableaux de Véronèse c’est qu’il n’y a pas à tartiner, on les aime si on aime la peinture. On ne les aime pas si on cherche de la littérature à côté, si on s’excite sur l’anecdote, le sujet. Un tableau ne représente rien, ne doit rien représenter que des couleurs. »

8 « Quand je peignis ma Vieille au chapelet, je voyais un ton Flaubert, une atmosphère (quelque chose d’indéfinissable), une couleur bleuâtre et rousse qui se dégage, il me semble de Madame Bovary. »

9 W. Schlegel, Les Tableaux (1799), Paris, Christian Bourgois, 1988, p. 44-45.