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A bas la mort - les Straubs, Pavese et constellation
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Giorgio Passerone

La fabulation transforme et  rend visibles, une fois de plus, les pulsions d’attraction-répulsion élémentaires, la force de leur involution créatrice hors de toute invariante. Le Genou d’Artémide scelle en effet une méfiance de longue durée face à l’inquiétant ami. Les Straubs lui restent d’autant plus fidèles qu’ils ne l’ont jamais suivi sur la pente de ses interprétations théoriques, celles qui sans doute l’ont anéanti : « Le mythe – écrivait Pavese – est une norme, le schéma d’un événement survenu une fois pour toutes, et il tire sa valeur de cette unicité absolue qui l’élève hors du temps et le consacre comme révélation. C’est pourquoi il se produit toujours aux origines, comme dans l’enfance : il est hors du temps… L’événement authentiquement mythique est celui qui, situé hors du temps, se déroule également hors de l’espace »9. Ce n’est pas cet Événement fondateur où la vie s’immobilise dans le mystère de la répétition d’un avant immémorial que guettent les Straubs. « À la limite, Pavese lui-même, on s’en fout pas mal… Le seul intérêt du texte – et de la culture – c’est que celui qui l’a écrit a fait un certain travail, il a produit quelque chose qui nous a touchés et qui a résisté – ce en quoi l’on peut considérer qu’il a bien fait son travail ». Cette résistance à la limite, en dehors du texte et de son auteur, c’est le poids raréfié des mots de Pavese, toujours un pas en avant dans l’oubli du style acquis. Sa prosodie entraîne dans l’autre voie : la coprésence toujours recommencée de l’instant extatique comme « modèle » dans le « fastidio », la gêne rongeante de « l’expérience » actuelle qui ne « tient » pas sans l’irruption de quelque chose de nouveau – la durée non normative d’une répétition pour toutes les fois.

Nous revenons à l’image de la terrasse brûlée par le soleil du pénultième dialogue de Ces rencontres avec eux, quand le Mont Pisano s’appelle Hélicon et Giovanna Daddi/Mnémosyne, statuaire, débout, adresse ses mots pétrifiés, dans une distance qui sépare et unit, à Dario Marconcini/Hésiode, accroupi au pied d’un tronc noueux d’olivier. « ‘Non ti sei mai detto perché un attimo, / simile a tanti del passato, debba farti d’un tratto felice, felice come un dio ? / Tu guardavi l’ulivo, l’ulivo sul viottolo che hai percorso ogni giorno per anni, e viene il giorno / che il fastidio ti lascia, / e tu carezzi il vecchio tronco con lo sguardo, / quasi fosse un amico ritrovato e ti dicesse la sola parola / che il tuo cuore attendeva. / Altre volte / è l’occhiata d’un passante qualunque. Altre volte la pioggia / che insiste da giorni. / O lo strido strepitoso di un uccello. O una nube / che diresti di aver già veduto. Per un attimo il tempo si ferma e la cosa banale / te la senti nel cuore come se il prima e il dopo / non esistessero più. / Non ti sei chiesto il suo perché ?’/ ‘Tu stessa lo dici. Quell’attimo / ha reso la cosa un ricordo, un modello’./ ‘Non puoi pensarla / un’esistenza tutta fatta di questi attimi ?’/ ‘Posso pensarla / sì »10