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Jean-Yves Petiteau

Il s’agissait de récits particuliers sous une forme photographique proche d’un photo-roman. C’est la parole exacte de celui qui réalise son itinéraire qui est inscrite. Le montage en conserve la chronologie, et privilégie les articulations qui marquent un changement émotionnel.

Ils ont examiné avec attention ce travail, et c’est avec une grande sensibilité que Danièle Huillet a présenté l’itinéraire de Jean Bricard à Jean-Marie. Ce lieu lui rappelait des souvenirs d’enfance au bord de la Loire.

Ils ont lu cet itinéraire, qui relatait l’histoire d’un riverain, dont la vie et l’imaginaire concernaient une île sur la Loire : l’île Coton près d’Ancenis.

Ce territoire a joué un rôle tragique et symbolique :

Des résistants, proches parents, à la fin de la deuxième guerre mondiale ont été capturés et fusillés par les Allemands.

Jean Bricard, héros du récit a construit ce lieu comme un monde idéal, où il retrouve le plaisir et ses rêves d’enfance. Ses amis et les bateliers de Loire accostaient près d’un café aujourd’hui en ruine, il les recevra, plus tard, dans une cabane.

 

Ils m’ont emprunté cet itinéraire photographié en noir et blanc, édité dans la revue Interlope la Curieuse et demandé de leur transmettre la cassette enregistrée de ce récit, pour retrouver la voix de Jean Bricard. Cette cassette ayant disparu, j’ai tenté de le retrouver deux années après cette rencontre.

 

Jean Bricard venait de mourir et j’ai rencontré sa femme et l’un de ses amis pour leur demander de me parler de lui et de son histoire.

 

Jean-Marie Straub m’a demandé si je connaissais un riverain, capable par sa présence et sa voix de lire le texte de l’itinéraire et de l’enregistrer. J’ai fini par demander à un jeune acteur n’ayant aucune similitude avec la culture ou le ton de le lire le plus simplement possible.

C’est la voix de David Humeau qu’ils ont retenu pour préparer et réaliser le film.

Ce n’est que plusieurs années plus tard qu’ils ont repris contact avec moi pour enfin commencer le repérage et le film. En août 2006, Jean-Marie Straub m’a téléphoné, m’annonçant sa décision de tourner en septembre. J’ai appris la disparition tragique de Danièle Huillet à la fin de ce mois. C’est au printemps 2007 que Jean-Marie Straub a décidé après un repérage, de réaliser ce film.