fermer le pop-up
Rose Mansion

Même si les accents des différentes personnes (comment pourrait-on les appeler ? acteurs ? interprètes ?) adoucissent la monotonie du ton, elle reste très présente et peut au départ être ressentie comme si on nous claquait la porte au nez. Mais ce ton nous pousse à écouter le texte, en lui-même, les mots, pas l'interprétation qui en est faite. Si le pathos arrive, il vient des mots. Tous les textes ne résisteraient peut être pas à cette sobriété d'approche. Mis à part, avec le phrasé extrêmement rapide d'Othon, les mots et le rythme apparaissent clairement, rendus vivant par l'absence de « parasites » tant visuels que sonores. Lorsque je regarde ce film, j'entre en contact avec les écrits de Corneille. Mais je ne vois pas une pièce de théâtre filmée, je vois une situation (je vis une situation) qui évolue. Je vois et j'entends ce que le dramaturge a écrit. Je me rappelle ce que l'on  nous avait dit des deux cinéastes avant le début des projections. Ils veulent faire un « cinéma populaire ». Peut être est-ce en cela qu'il l'est, en rendant en quelque sorte concret ce qui se passe à l'écran. En rendant abordable des textes, sans doute aussi en gardant vivant ceux qui les incarnent ; tant les auteurs que les interprètes. Devant leurs films, je ne suis justement pas devant mais presque dans, si je le veux, je peux entrer. Et m'asseoir dans un coin, écouter Plotine discuter avec Vinius, ou suivre une conversation dans un compartiment de train. L'absence de manipulation et de faux-semblants laisse évidente et accessible la présence de ce qui reste.