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Benoît Turquety

Adorno : « L’esthétique contemporaine est dominée par la controverse concernant sa forme subjective ou objective. Ici, les termes sont équivoques.19 »

 

Toujours : « En effet, les concepts de “subjectif” et d’“objectif” se sont en l’occurrence complètement inversés. Ce qu’ils appellent “objectif”, c’est le jour incontesté sous lequel apparaissent les choses, leur empreinte prise telle quelle et non remise en question, la façade des faits classifiés : en somme, ce qui est subjectif.

 

Et ce qu’ils nomment “subjectif”, c’est ce qui déjoue ces apparences, qui s’engage dans une expérience spécifique de la chose, se débarrasse des idées reçues la concernant et préfère la relation à l’objet lui-même au lieu de s’en tenir à l’avis de la majorité, de ceux qui ne regardent même pas et a fortiori ne pensent pas ledit objet : en somme, l’objectif.20»

 

Brecht : « Point important : la dramaturgie aristotélicienne ne tient pas compte, c’est-à-dire ne permet pas de tenir compte des contradictions objectives que renferme tout procès réel. Elle ne peut que les convertir en contradictions subjectives (déposées dans la conscience du héros).21 »

 

 

Adorno et Eisler, Komposition für den Film, 1944 : « La peur exprimée dans les dissonances de la période la plus radicale de Schoenberg dépasse de beaucoup le degré de peur que l’individu bourgeois moyen est capable de jamais ressentir : c’est une peur historique, celle de l’aube de la catastrophe sociale.22 »

 

 

(Schoenberg, cité par Adorno, à propos de la Neuvième symphonie de Mahler : « L’auteur ne parle plus guère ici en tant que sujet… Cette œuvre n’est plus écrite à la première personne. On y trouve des constatations pour ainsi dire objectives […]23)