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Benoît Turquety

Il apparut comme une suite de l’imagisme, que les Objectivistes considéraient n’être pas assez précis, et s’appliquait à toute image qui pouvait se concevoir. L’objectivisme s’intéressait à une image plus spécifique, mais dont le sens était cependant élargi. L’esprit plutôt que l’œil sans soutien entrait dans le tableau.1»

 
The mind rather than the unsupported eye entered the picture.

 
Zukofsky, « Program : “Objectivists” 1931 » : « Un objectif : (Optique) – La lentille qui ramène les rayons d’un objet à un foyer. (Usage militaire) – Ce qui est visé. (Usage étendu à la poésie) – Désir de ce qui est objectivement parfait, inextricablement la direction des particularités historiques et contemporaines.2 »
 
La polysémie est au fondement de la poétique zukofskienne, la présence simultanée, aussi peu hiérarchisée que possible, de tous les sens et connotations d’un mot, garantissant son existence là comme objet, particularité présentant l’accumulation en elle d’une stratigraphie historique, non déformée par quelque « intention prédatrice ».
 
Polysémie des objets mots et des objets poèmes, pour le gigantesque entrelacs de lignes traversant histoire et présent qu’est chaque objet ou particularité, s’il doit être considéré sans l’appauvrissement d’une intention (d’auteur), tel qu’il existe.
 

Ce que Zukofsky nomme « sincérité » : « le détail, non le mirage, de voir, de penser avec les choses telles qu’elles existent, et de les diriger au long d’une ligne de mélodie » (« Sincerity and Objectification : With Special Reference to the Work of Charles Reznikoff », 1931).

 

Thinking         with the things         as they exist .

 

Désir : de ce qui est objectivement parfait. Cela déjà les singularisait : une perfection objective s’envisage, peut-être s’atteint, en tout cas se désire. L’objectivation est le moment où ce désir agit, le poème, séparément de sa signification se faisant objet à traiter comme tel.